18 décembre 2012

Bettý - Arnaldur Indridason (Islande)

Quand j’ai rencontré Bettý, j’ai su que ma vie allait basculer. Elle était magnétique et fatale. J’aurais tout donné pour elle. J’ai même accepté de travailler pour son mari. Mais maintenant c’est moi qui suis derrière les barreaux. Aux yeux de tous, je suis coupable de meurtre. Parce que, si l’amour se joue à trois, il y en a toujours un de trop.

Mon avis:

Arnaldur Indridason nous offre avec "Bettý", certes un roman court, mais une petite pause plus qu'agréable, dans les aventures d'Erlendur Sveinsson (personnage phare et mystérieux de sa série policière en plusieurs volumes). En effet, "Bettý" n'a rien à voir avec cette 'série', malgré un petit clin d’œil sur deux/trois lignes au milieu du roman. Mais dès le départ, ce dont vous doutiez pourtant se produit, le charme opère, et cela en douceur, avec un suspense haletant et un dénouement que vous aurez du mal à réaliser.

Ce roman est rédigé à la première personne, pour une histoire racontée en direct de prison. Accusation, culpabilité, innocence, victime, mensonge, alcool, sexe, tromperie, injustice et meurtre, sont les ingrédients de ce cocktail à la Indridason, qui nous prouve qu'il est capable d'écrire autre chose et pourtant de rester un maître dans l'art du roman noir en provenance de Scandinavie.

Au fil des pages, l'intrigue s'installe pour nous en apprendre toujours un peu plus, sans pour autant trop nous en dire, et cela afin de laisser le temps à notre esprit d'assimiler progressivement chaque détail. Puis 'Boom' c'est le choc, tout s'écroule... au beau milieu du roman, la toile tissée au fil des pages - l'univers que l'on imagine autour des personnages et les personnages eux-mêmes - ne correspond en rien à ce que l'on a pu imaginer dès le départ. Ce que l'on prenait pour une 'simple' histoire d'amour, un trio amoureux, sensuel, s'avère finalement n'être pas si banal que ça. Un personnage étant à nos yeux une simple victime devient alors un bourreau et le bourreau ne s'avère pas si tyrannique qu'il y paraissait.

Bettý sous ses airs de femme fatale, énigmatique, belle et ténébreuse, vous emprisonnera dans sa toile si fine et tortueuse que vous ne pourrez en réchapper, étouffez par l'amour et le besoin de sa chaire, de ses baisers 'parfumés' à la fumée bleue de ces cigarettes grecques... Prenez garde, tomber sous son charme s'avère dangereux et mortel. La beauté renferme bien des secrets qu'il est risqué de vouloir découvrir...

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